Comment les élégantes se protègent des ultraviolets du soleil, difficultés de l'écriture chinoise, prendre le bus en Chine, spectacle hiphop francochinois
Jeudi 3 mai 2012
A 5 heures un bruit métallique répété me réveille : des ouvriers chargent sur un camion des tubes d'échafaudage en métal. J'en profite pour travailler : rédaction de l'article sur les ateliers franco chinois de danse hiphop, de mon journal. Je mets à jour mon cahier de vocabulaire en recherchant sur internet, dans le dictionnaire de "Chine Nouvelle", les mots nouveaux vus la veille, soit avec Céline, soit en discutant dans la rue, mais aussi les mots que j'ai oubliés. Je les recopie et en caractères chinois, et en pinyin (transcription latine des caractères). Ce qui fait qu'on apprend deux langues en même temps, le pinyin et le chinois ! Séance lecture traduction avec Céline, au bout d'une heure on sature, surtout que cela fatigue la vue. J'en profite pour lui demander le nom de certains plats au restaurant. En effet je voudrais moins faire la cuisine car je m'aperçois que je peux me nourrir encore plus économiquement en mangeant dans les buibui. Cependant, comme je ne sais pas encore assez bien lire les caractères, je ne sais pas ce qui est proposé, ni sur la carte (souvent une simple feuille A4 imprimée à la maison), ni sur les panneaux accrochés au mur.
L'après-midi je retourne chercher les hauts que j'ai réservés hier pour Marie et les filles. Je trouve deux petits sacs brodés pour mes deux petites filles et deux écharpes aussi pour des amies. ll me faut encore trouver des cadeaux pour mes deux petits fils, mon gendre et mon fils. Il fait de plus en plus chaud au fil des jours. Kunming, sous les tropiques, est heureusement situé à 2000 m d'altitude, ce qui adoucit la chaleur tropicale, en ce moment entre 28 et 30 degré. Les chinoises n'aiment pas s'exposer au soleil et le craignent. Il ne faut pas être bronzée, ce qui signifie que l'on travaille en plein air, signe de pauvreté et de manque de culture. Mais il faut dire aussi qu'ici, à cette altitude, les ultra violets sont beaucoup plus forts et que la peau est vite brulée. Alors ces dames sortent les chapeaux, surtout à larges bords, (et pour la chaleur et pour la réverbération), les casquettes, les visières, en tissu ou en plexiglas, mais surtout les parapluies. De toutes formes, de toutes couleurs, grands ouverts et brandis fièrement, ou repliés et collés contre la tête quand la chaleur est trop forte. ils égaient de tâches de couleurs multicolores la foule du premier mai.
Il n'est pas rare de voir circuler au milieu de voitures, un parapluie de couleur, fixé par une hampe au guidon d'un vélo ou d'un scooter. C'est très confortable pour se déplacer sous un gros soleil agressif.
En fin de journée je vais au Irish Pub, rendre visite à Tim et Adrien. C'est l'heure de pointe, 18h, sortie du travail et des écoles, pour les secondaires. Les bus sont bondés et pris d'assaut, chacun pour soi, pas de cadeau, et malheur à celui ou celle qui ne se défend pas ou ne laisse pas le passage au bon moment, pour monter ou pour descendre, il est violemment bousculé, et les coups de coudes lui briseront les côtes.
Vendredi 4/05
Je fais un petit tour au marché, pour des fruits et aussi en chasse de photos. Nous travaillons une heure le chinois avec Céline. Je sors pour manger un plat de riz frit au buibui à côté de la maison. Il fait si chaud que je ne sors pas de l'après-midi. En effet je me rends le soir au théâtre de Kunming où a lieu le spectacle de danse hiphop, franco-chinois. J'y retrouve le consul venu spécialement de Chengdu pour y assister puisque la compagnie de St Etienne est invitée par l'Ambassade. Mimane m'a donné un billet gratuit, je suis placé au dernier rang, une dame chinoise a la place à côté de moi. Nous décidons de nous avancer juste au moment du début du spectacle, s'il y a des places plus près de la scène. Ce que nous faisons, nous sommes deux rangs derrière le consul qui m'appelle pour me parler, devant les autres membres du consulat, dont l'attachée culturelle que j'ai vue le jour de la fête de la francophonie à l'université du Yunnan.
Chaque compagnie a donné sa production, d'abord les" Dangsters" de Mimane Mussa puis "Métamorphoz", avec "Ballet 2 rue". Enfin tous ont dansé ensemble une création proposée par Mohamed Rouabah, et travaillée ensemble pendant le semaine.
Au delà des prouesses techniques que l'on attend de la danse hiphop, on a pu découvrir le sérieux et le professionnalisme de ces danseurs que beaucoup considèrent de seconde zone.
Mais le travail de ces deux compagnies va bien plus loin : il répond à des exigences de structure, de forme, d'esthétique, de sens, qui participent à part entière à l'art chorégraphique. Cette danse, travaillée ainsi, se hausse au niveau de la musique classique. Mais, le plus qui vous emporte, c'est de voir chez ces artistes, le plaisir et la joie de danser, avec en prime ce jour-là, le bonheur d'être ensemble sur scène, chinois et français.
A la fin du spectacle, nous regagnons le foyer, la dame et moi et c'est alors qu'elle me dit que son fils vient de danser sur scène, avec la troupe des chinois. Il arrive d'ailleurs et après un temps me reconnaît puisque deux jours auparavant j'ai assisté à leur atelier et que j'ai pris des photos. Il le dit à sa mère toute surprise, autant que moi deux minutes auparavant. Je leur donne ma carte et leur propose de leur envoyer les photos que j'ai prise à l'atelier.
Les parapluies de Kunming - Parapluie 1 Parapluie 2 et 3 Scooter ombragé - Parapluie sur scooter Visière aérodynamique - Casquette-ombrelle ombrelle-pagode - spectacle hiphop francochinois Voir Mon journal de voyage en Chine (22)