Vendredi 17/04A chaque voyage que je fais en Chine, c’est le cinquième, j’essaie de passer par Shanghai. J’aime Shanghai qui s’agite, qui vibre de l’air marin, du voyage, des affaires. A Shanghai on peut lire dans ses bâtiments l’histoire de la Chine, sentir battre son coeur, prendre le pouls de la Chine.
Après l’arrivée à l’aéroport de Pudong, je prends le train sur coussin d’air, « le Maglev » (qui ne circule plus qu’à 300 km/h au lieu de 430 en 2009) puis pour la première fois le métro à Shanghai à l’heure de pointe. Ce n’est que pugilat, bousculade et mêlée, au sens propre : garçons et filles hommes et femmes tête baissée et poussant des épaules pour pénétrer dans le wagon, jamais je n’y arriverai avec mon gros sac de 20 kg !
C’est un entassement serré, au démarrage et aux accélérations, on est ballotté comme pour être encore plus entassés : coups de coudes dans les reins, pression contre les autres voyageurs, on ressent les épaules, les fesses de l’autre. Gémissements des uns et des autres dans ces douleurs. C’est idem en décélération dans l’autre sens. Pour descendre, malheur à celui ou celle qui est restée devant la porte !
J’ai souvenir qu’à Pékin, en 2013, les gens étaient beaucoup plus disciplinés et moins belliqueux.
Heureusement pour moi, il y a beaucoup d’escaliers roulants pour monter ou descendre vers les quais, bien plus qu’à Paris.
L’après-midi, après une sieste pour récupérer du voyage, je me rends à la « Librairie Nationale des Arts », dans le quartier de la Concession Française. Je voudrais acheter des bandes dessinées anciennes, mais je ne trouve pas le point de vente.
Je retourne à pied à l’hôtel en 1 h 1/2 de marche. Je redécouvre, au pied des gratte-ciel, misère et pauvreté, logements exigus et insalubres et conditions d’hygiène déplorables, les litongs. C’est la réalité de Shanghai, la réalité de la Chine : immense richesse, pauvreté immense.
Après le dîner sur la terrasse du snack de l’hôtel, avec une vue magnifique sur le quartier d’affaires de Pudong, j’entreprends ma balade du soir sur le Bund. La foule de vendredi soir s’y presse, groupes serrés de touristes chinois, de mariés pour la photo traditionnelle. Sur le Bund, le peuple chinois vient admirer la réussite de la Chine. Beaucoup de petites gens, d’ouvriers et de minggong, déambulent le we le long du Bund, et encore plus à la nuit tombée, en plus grand nombre qu’il y a trois ans. Ils sont équipés d’appareils photos dernier cri, de smartphones qu’ils ne manipulent pas encore très bien, ils se font prendre en photo, au garde à vous, comme pour une identification ! Je constate là l’élévation du niveau de vie en Chine, la consommation intérieure se développe à grande vitesse.
Samedi 18 avrilMon hôtel se trouve à 5o m du Bund, c’est très pratique, en plus il n’est pas cher. J’entends donc, à chaque 1/4 d’heure, sonner « Big Ben » identique au carillon de Westminster, construit en 1930, vestige de la présence des puissances européennes en Chine. Les grues ont déserté Pudong, la dernière tour est achevée, "Shanghai Tower" (632m), elle ressemble aux clochers « flammés » (en spirale) de certains villages de l’Aveyron.
Je me rends vers 10 heures à la bourse aux mariages, dans le jardin du MOCA. Dans chaque ville de Chine, le samedi matin, même si internet est en plein essor, se tient une « foire au mariage », généralement dans un des jardins de la ville. Chacune(e) affiche une feuille A4 avec son profil et celui du conjoint qu’il (elle) recherche.
Les fils et les pinces à linge utilisés en 2012 sont remplacés par les parapluies qui éclosent en plate bande multicolores le long des pelouses. C’est encore plus grand et il y a encore plus de monde qu’en 2013 : le mariage devient un problème social en Chine, notamment à cause du plus grand nombre d’hommes que de femmes (116 pour 100 femmes). Beaucoup « d’agences matrimoniales» improvisées proposent leurs services.
Après une bonne sieste à l’hôtel, je me rends en métro à la Cathédrale St Ignace, construite par les Jésuites en 1906, à l’emplacement supposé de la naissance de Xu Guangqi, célèbre élève chinois de Matteo Ricci. J’assiste au début de la messe de 16h 30, il y a du monde mais l’église n’est pas pleine, les gens montrent une grande ferveur et accompagnent les chants d’une chorale d’enfants. On constate en Chine un développement important des religions chrétiennes : la nuit de Noël, à Pékin, 3 000 personnes ont reçu le baptême catholique !
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Shanghai en 2012