Avril 2015 en Chine (5) : Kunming, les traces de la présence française

Dimanche 26 avril 2015

Vol pour Kunming.
Arrivée à l’hôtel à 14h, sur Beijing Lou, l’axe nord-sud, à 1/4 d’heure à pied du centre ville.
Je retrouve avec plaisir cette ville « de l’éternel printemps » à cause de son climat très agréable (tropical, mais tempéré par l’altitude de 1900 m). Je m’y sens un peu comme chez moi car j’y ai séjourné un mois en mars-avril 2012.

Est-ce aussi parce que les Français ont marqué la ville de leur présence au XIX° siècle, pas forcément à leur honneur d’ailleurs, car ils s’occupaient entre autres du trafic de l’opium ! Certaines avenues sont bordées de platane et on vend encore des pommes de terre frites dans la rue.

Je reprends mes marche en ville jusqu’au parc Cui Hu, « du lac de jade». C’est le lieu de rencontre des chorales de retraités et aussi des groupes de danse folkloriques des minorités ethniques du Yunnan, (25 sur les 56 reconnues par l’état, en Chine).

Je traverse le parc pour rejoindre la porte nord. Grosse déception : le terrain de croquet, survivance de la présence française a disparu ! Tous les après-midi, en 2012, on y assistait à des parties acharnées, disputées par des retraités qui perpétuaient la tradition. Aujourd’hui l’espace est inaccessible, clos par un immense mur, où sont affichées les annonces pour la bourse aux mariages.


Lundi 27 avril
Grâce à « Français Sans Frontière » et à son directeur Yvon Vélot, je peux rencontrer Li Kunwu dans son atelier. L’entretien dure 1h 1/2, c’est un moment très chaleureux et passionnant.

A midi je déjeune avec martin Dabilly, ce français qui produit des framboises dans le Yunnan. Je l’ai rencontré en 2012 et il me parle aujourd’hui de la concurrence  d’une société américaine qui d’ailleurs lui a proposé de racheter la sienne. « Le problème ce n’est plus de produire, me dit-il, nous avons même agrandi l’exploitation, la question est de vendre, de trouver de nouveaux marchés ».

Après le repas je visite du temple « Yuan Tong » de « la compréhension de toutes choses », édifié sous la dynastie Yuan ( 1279-1368), c’est le plus ancien des temples bouddhistes de Kunming. Il est placé au pied de la colline occupée par le jardin zoologique, un chemin descend vers un plan d’eau au centre duquel se dresse un pavillon octogonal dédié à Guanyin, le bodhisattva de la compassion. Sa réfection est maintenant terminée, il reçoit toujours autant de pèlerins pour solliciter des faveurs, la réussite de leurs projets ou de leurs examens.


Je passe le reste de l’après-midi au parc Cui Hu tout proche pour lire « Cicatrices » que m’a dédicacé Li Kunwu. Il y raconte la découverte de documents photographiques inédits ( un jeu de l’oie japonais illustrant  la conquête de la Chine par les armées japonaises). Je rentre à l’hôtel à pied et croise en chemin un vendeur de frites. Je n’y avais jamais prêté attention !



Liens :
- Entretien avec Li Kunwu
- Avril 2015 en Chine (4)