Mon journal de voyage en Chine (19)

Mardi 24 avril (suite) : la seconde grande angoisse de mon voyage, à Chongqing

J'éprouvai ma seconde angoisse au retour de ma promenade de l'après-midi. Parti de mon hôtel, je longe la rive de la rivière Jialing, admire le confluent où se mêlent les eaux de couleurs différentes, je suis les quais et regarde avec envie les touristes embarquer dans les bateaux proposant des croisières de plusieurs jours sur le lac des Trois Gorges. Ayant suivi les rives des 2 fleuves, pour faire le tour de la presqu'île, je cherche, en formant un cercle, à rejoindre mon point de départ. Comme je suis au pied des falaises j'avise un escalier interminable et prends mon pas de randonneur du Vercors pour entamer l'ascension.
En nage, j'arrive enfin au niveau du plateau, qui n'en n'est pas vraiment un. C'est plutôt un enchevêtrement de montées et de descentes, d'escaliers et de passerelles communiquant les uns avec les autres, au pied des gratte-ciel. Comment se repérer quand on ne voit même pas le ciel ? C'est pire que dans le Vercors par temps de brouillard. Heureusement j'ai un bon sens de l'orientation et je pense être dans la bonne direction. Ma boussole, que j'emporte toujours en voyage et en montagne, semble me donner raison. Pourtant, au bout d'un moment le doute m'envahit, où suis-je ? Et l'heure de mon rendez vous avec Hong qui sort de ses cours, approche.

Tout à coup je me retrouve dans un cul de sac, entouré d'immeubles immenses qui me cachent même le ciel. Comment sortir du fond de ce puits ? Je fais un tour sur moi-même pour observer ces parois infranchissables, percées de mille fenêtres, ornées de mille balcons. Et je vois des voitures circuler au niveau du 25° étage ! Pour le coup, je me frotte les yeux et me demande si je ne rêve pas. Je réfléchis un instant et réalise que les immeubles dépassent le niveau du plateau, où circulent les gens et les voitures. Je retourne sur mes pas pour contourner les immeubles, découvre un escalier abrupte qui me conduit au niveau de la circulation, mais en dessous de la cime des immeubles. Et je constate que toutes ces tours sont reliées et communiquent entre elles par des passerelles, des ascenseurs, des couloirs suspendus : si j'habite au 15e étage, je pourrais rentrer chez moi en passant aussi bien par le rez de chaussée que par le 30e. C'est mille fois pire que les traboules lyonnaises !
Heureusement j'ai pu rejoindre Hong à temps, à son arrivée à la station de métro.

Je me souviendrai longtemps de Chongqing ! Et j'ai bien envie d'y revenir.


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