Dans ce numéro, amabilité chinoise : où je suis pris en main par une chaîne de serviabilité, le musée des "Trois Gorges", Chongqing, ville ultra moderne, moyen de transport ancestral
Mardi 24 avril 2012
Hong m'a laissé la carte de transport d'une de ses copines, absente en ce moment, je peux donc me déplacer sans frais. Je sors avec l'intention de visiter le musée "Des trois gorges". J'achète un plan de la ville à une vendeuse de trottoir mais discute le prix que je trouve élevé, tout en acceptant, avec le sourire, un prix "pour étrangers". Un homme, qui m'observait depuis quelques minutes, assiste à la conversation et rit lui aussi. En échange je demande à la dame de la prendre en photo, elle ne peut donc pas refuser mais se cache le visage derrière un plan de la vile qu'elle tient en mains. L'homme se met franchement à rire et dit à la dame que c'est un juste retour des choses. Nos rions tous les trois. Du coup je demande à ce monsieur de m'indiquer le métro pour aller au musée. Tout content il me dit qu'il va me montrer et m'invite à le suivre. Nous descendons dans le métro mais ressortons par une autre bouche. Il m'explique alors que c'est plus pratique et direct d'y aller en bus et qu'il va me conduire à l'arrêt de bus. Je le suis donc en le remerciant. Arrivés à l'abri bus, il me compte les arrêts et me dit de ne pas m'inquiéter, il va prévenir le chauffeur ! A l'arrivée du bus, il s'adresse au chauffeur avec une voix de stentor, si bien que tout le bus est au courant. Le chauffeur ne semble pas réagir. Au deuxième arrêt, un voyageur à côté de moi me dit que ce n'est pas encore là et qu'il m'avertira. Arrivé à destination, il m'invite à descendre, je m'adresse au chauffeur pour le remercier, mais il ne bronche pas. Une fois descendu, je dépasse le bus encore arrêté pour chercher sur mon plan l'emplacement du musée. C'est alors que le chauffeur, à travers le pare-brise, me montre du doigt le bâtiment de l'autre côté de la rue pour me dire que c'est là. Je le remercie en souriant, d'un signe de la main, le pouce levé, il me répond de même avec un grand sourire ! Dans mon séjour, fréquemment je fus renseigné spontanément par les Chinois qui ont toujours été très prévenants avec moi, touriste individuel. Et comme je commence à parler le chinois, le capital de sympathie a été toujours été fort.
Le musée des "Trois Gorges" est intéressant pour comprendre l'importance du patrimoine, naturel et culturel, détruit par la montée des eaux due au barrage. La flore, la faune, les poissons et toute une civilisation du fleuve ont été anéantis. Mais aussi des trésors archéologiques, de la préhistoire à nos jours, civilisations Ba, et vestiges de toutes les dynasties chinoises, près de 8000 sites recensés. tous engloutis. N'avons nous pas fait la même chose pour l'aménagement du Rhône en France, avec la CNR, entre 1950 et 1983, fin de l'aménagement du Rhône entre Vienne et la mer ? Et en plus, nous avons construit des centrales nucléaires le long du Rhône, dont les eaux de refroidissement se déversent dans le fleuve. A cette différence que le lac des "Trois Gorges, à cause du dépôt des limons transportés auparavant par le Yangzé, est en cours d'enlisement, et qu'il sert aussi de dépotoir aux millions d'habitants qui peuplent ses berges.
Mais depuis des millénaires le ciel a confié au pouvoir chinois de maîtriser les eaux, à la fois pour protéger les chinois des inondations, à la fois pour assurer l'irrigation des cultures et donc la nourriture. Près de Chengdu, au confluent de deux rivières, une île artificielle en forme de poisson régule le débit de deux cours d'eaux, avec les deux objectifs. Cet ouvrage en terre date de plus de 2000 ans. Mao voulait aussi remplir cette mission céleste, c'st pourquoi il a ordonné la construction du barrage des Trois Gorges.
Après une sieste réparatrice, je décide, comme à mon habitude, une marche en ville pour l a découverte. Je projette de voir le confluent du Yangze et du Jiang Li. Très beau point de vue d'où on voit bien la différence de couleur des deux cours d'eau, le Yangze transporte beaucoup plus d'alluvions. Petite rêverie en pensant qu'il y a 15 jours je me trouvais déjà au bord de ce fleuve, à Benzilan, presque 1000 Km en amont.
Dans le centre ville ultra moderne, au relief accidenté, paradoxalement, beaucoup de portages se font à dos d'homme : la palanque est très souvent utilisée, pour transporter les denrées alimentaires, les marchandises des commerçants, et même dans le bâtiment, pour le sable, les sacs de ciment ou les gravats. De nombreux hommes, un gros bambous sur l'épaule, ou posé à côté d'eux, attendent qu'on loue leur force physique pour ces transports, payés au poids et à la distance. J'en ai croisé plusieurs dans les escaliers étroits, les rampes piétonnes tortueuses, ne marchant pas, mais sautillant pour profiter du ressort du bambou afin de limiter leur effort. Parfois, quand le poids est trop lourd, ils se mettent à deux, la charge au milieu, pour transporter par exemple les sacs de ciment ou déverser des gravats dans un camion.
La palanque et le restaurant moderne - Le portefaix attendant du travail la vendeuse de plans de la ville - Le musée des Trois Gorges Le musée des Trois Gorges - restaurant de trottoir Le confluent où se mêlent les eaux - Pile du futur pont suspendu chevauchant la presqu’île 1pile du futur pont suspendu chevauchant la presqu’île 2 Lien :
Voir, Mon journal de voyage en Chine (16)