Mon journal de voyage en Chine (11)

Le séjour se poursuit à Chengdu : visite du temple du Bouddha de l'intelligence, un repas de méditation, les maisons de thé en plein air, la nourriture épicée

Samedi 14 avril 2012
Sur le conseil de Carol, je vais visiter le monastère zen du bouddha de l'intelligence (Wenzhu). Impressionnant par le nombre de visiteurs, qui sont plutôt des pèlerins en recueillement. Beaucoup parcourent les chapelles, de cour en cour car c'est une sorte de labyrinthe de cours et courettes abritant des oratoires ou des chapelles propices à la prière ou à la méditation. Devant chacune on s'incline, une poignée de baguettes d'encens fumant dans les deux mains jointes, plusieurs fois, en direction des quatre points cardinaux. On peut aussi rentrer dans la chapelle et s'agenouiller deux fois de suite sur des coussins disposés à cet effet. Des maximes, calligraphiées, sont accrochées le long des façades en claustra sculptées. Dans une des cours, devant une chapelle imposante, deux dragons de bronze montent la garde. En Chine le dragon est symbole de l'intelligence, alors on les caresse, on les flatte avec les mains, la tête pour avoir l'intelligence, la langue, pour le parler juste, les pattes pour suivre le bon chemin.

Comme midi approche, des laïcs proposent aux visiteurs de s'installer en silence dans un grand réfectoire (presque 300 places) pour y déjeuner en silence. Cette salle est mitoyenne au réfectoires de moines et communique avec lui. On me propose en me disant que le repas est offert par le monastère, simplement on donne "selon son coeur" en partant. Je décline l'invitation tout en hésitant car participer à cette assemblée ne me déplairait pas, mais je ne le regrette pas. En effet les moines vêtus d'orange, arrivent justement en défilé silencieux à l'entrée de leur propre réfectoire. Ils entrent et s'installent, chacun à sa place. Un coup de gong fait démarrer le benedicite du début de repas. Puis des frères, vêtus de gris bleuté, passent devant chacun, certains servent le plat de viande et légumes, les autres le riz. Dans l'autre salle les visiteurs attendent silencieux, certains les mains jointes, devant leurs deux bol vides, que les moins soient tous servis pour enfin être servis eux-mêmes. Alors je m'éclipse car je commence à avoir faim moi-même.

Après un bol de raviolis je découvre un immense marché à la brocante, de livres, billets de banque, monnaies, antiquités. Puis je retourne à la maison pour la sieste. Je ressors vers 15h pour voir la place Mao et le jardin du Peuple, en plein centre. Beaucoup de monde car c'est samedi. Au jardin du peuple, des groupes de danse, des barques sur la pièce d'eau mais aussi, "un jardin du thé" : espace indépendant à l'intérieur du jardin où, au milieu des arbres et des pelouses, des canaux et des pièces d'eau, on boit le thé sur des tables basses et des chaises en bambou. Lieu de rencontre, de débat et de discussion calme.

En rentrant je prends dans un "buibui" un bol de nouilles sauce "moyennement pimentée", car ici au Sichuan, capitale du poivre du même nom, on vous demande toujours "quelle force le piment" ? Il y a trois réponses possibles, pas de piment, moyen ou fort. On ajoute toujours aussi une pincée d'herbes aromatiques fraîches, coriandre, ail, ciboule.


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