Madame Xianmei Zeng est arrivée à Grenoble avec son fils il y a un an, elle a bien voulu répondre à nos questionsPourquoi avez-vous choisi la France ?Avant de venir à Grenoble j'étais directrice adjointe du département de Tourisme de l'Université Economique de Hubei, à Wuhan. Ce département compte 1 400 étudiants et l'Université de Hubei 30 000. Je voulais partir à l'étranger particulièrement aux Etats Unis mais j'étais déjà venue en France, à Bordeaux, pour développer les échanges entre la Chine et le pays tricolore dans le domaine de l'hôtellerie et la restauration.
J'ai donc déposé ma candidature pour la France auprès de Hanban, (l'institution chinoise qui gère les Instituts Confucius dans le monde), recommandée par l'Université Economique de Hubei. L'institut Confucius de Grenoble est ouvert depuis 3 ans et les directeurs ne restent que 2 ans dans le même poste, celui de Grenoble allait donc se libérer.
Une fois ma candidature acceptée, j'ai passé une examen écrit et un entretien, ensuite j'ai suivi une formation de 2 mois pour la culture chinoise traditionnelle, la calligraphie, le découpage, les noeuds chinois. Cette formation portait aussi sur la comptabilité (budget et bilan comptable) et le management de projets culturels et d'activités culturelles. A la suite de quoi j'ai passé un dernier examen. Tout ce cursus a duré 6 mois.
Comment s'est passé votre travail depuis votre arrivée ?Au début tout s'est bien passé, l'organisation de l'enseignement du chinois, des activités culturelles, les relations avec les institutions et les structures françaises concernées. De plus en plus de Français veulent participer aux ateliers culturels, de cuisine, de calligraphie, de peinture etc, mais aussi ils sont de plus en plus nombreux à vouloir apprendre le chinois et la demande des cours de langue était en augmentation.
Malheureusement en mars, est arrivée l'annonce de la fermeture de l'Institut Confucius de Grenoble pour le mois de septembre: le nouveau président de l'Université Pierre Mendès France ne voulant plus collaborer avec la Chine pour maintenir l'Institut. C'est bien triste.
Vous êtes venue en France avec votre fils de 12 ans, son séjour s'est-il bien passé ?Ce fut difficile pour lui au début car tout était nouveau, mais son instituteur l'aide beaucoup. L'enseignement ici est très différent de celui de la Chine. Ici il n'y a pas de devoir à la maison, à l'école on joue beaucoup, ils expérimentent beaucoup, ils vont au musée, ils sortent beaucoup de l'école et vont découvrir les choses sur place, à la ferme pour voir les animaux, au musée de peinture par exemple. L'enseignement ici est plus facile, il y a moins de travail qu'en Chine et il peut faire beaucoup d'activités en dehors de l'école. Cependant même s'il prend du retard par rapport à ses camarades chinois, il connaitra plus de choses qu'eux, il aura vécu d'autres choses et en plus il suit des cours de français dans une autre école, après les cours.
Ce qui change aussi d'avec la Chine c'est le professeur unique, à l'école primaire, en Chine le professeur répète tout le temps, en France on privilégie la pratique.
Quelle image de la France et des Français retenez-vous de votre séjour ici ?En France, il y a beaucoup de taxes, sur tout, le logement, la télévision… Et il faut attendre avant d'obtenir tout le nécessaire, le titre de séjour, le logement, il faut des papiers pour tout.
Je trouve que les jeunes sont très ouverts mais que les adultes sont assez conservateurs et renfermés sur la France. Ils accordent beaucoup d'importance à la famille, mais aussi à l'apparence, j'ai été frappée combien les femmes d'un certain âge soignent leur tenue vestimentaire, se maquillent, sont coquettes. Les Français enfin font très attention à leur santé et à l'environnement.