Bonjour Madame la directrice, pourriez-vous vous présenter et nous évoquer votre parcours jusqu’à Chengdu ?Pour tout vous dire, c’est actuellement ma troisième période en Chine.
La première fois que je suis venue en Chine, c’était en 1992. J’étudiais à Paris la langue chinoise à l’INALCO et je suis venue à Taïwan pendant un an pour continuer mes études à Taipei.
Plus tard, après un retour en France où j’ai commencé des études d’enseignement du FLE, j’ai enseigné en 1995, un an le FLE à l’université du Yunnan à Kunming.
De retour en France j’ai poursuivi mes études en FLE pour ensuite retourner travailler en Chine en 1998.
Je suis donc partie en mission à Shanghai pendant 4 ans, pour le Ministère des Affaires Etrangères français, dans le but de développer une filière d’enseignement du français dans les établissements d’enseignement secondaires chinois.
Plus tard encore, en 2002, j’ai terminé mes études par un Master 2 en Ingénierie de la formation et de la pédagogie au Centre de linguistique Appliquée à Besançon, tout en enseignant à divers publics, notamment aux enfants « primo-arrivants ».
J’ai également passé 5 ans en Afrique où j’ai travaillé dans le domaine de l’ingénierie de la formation, la gestion de projets éducatifs ainsi que l’éducation en situations d’urgence pour des ONG, au Burundi, au Niger et au Tchad.
J’ai par ailleurs assumé des missions de coordination de programmes culturels dans le cadre de la coopération linguistique et d’action culturelle et, géré depuis la France des projets dans le cadre de la coopération éducative internationale.
Enfin, je suis arrivée à Chengdu en septembre 2013, avec ma famille, comme Directrice de l’Alliance française.
Après le récit de ce parcours varié et atypique, pouvez-vous nous dire pourquoi l'Alliance de Chengdu a déménagé depuis 2014 ?Il faut savoir qu’en Chine les Alliances françaises n’ont pas le même statut que celles qui se trouvent dans les autres pays du monde : elles ne sont pas indépendantes. Elles doivent toutes avoir une université chinoise partenaire, de sorte que je travaille avec une co-directrice chinoise.
C’est ainsi qu’à mon arrivée elle m’a proposé de quitter les anciens locaux que nous occupions (qui étaient des locaux privés), pour venir installer l'Alliance française, ici dans le bâtiment principal, le cœur même de l’Université des Sciences et des Technologies électroniques de Chine (UESTC).
Il faut reconnaître que ce déménagement a été bénéfique au développement de notre structure, nous avons gagné notamment en visibilité auprès des étudiants de l’UESTC.
Quelles sont les principales activités de l’Alliance française de Chengdu ?Elle a été créée en 2003, elle compte entre 1000 et 1500 personnes inscrites par an. Elle emploie 27 personnes franco-chinoises et environ 16 professeurs y enseignent. Nos activités sont bien sûr celles de toutes les Alliance françaises du monde mais je mets l’accent sur deux axes qui me tiennent à coeur.
Tout d’abord les activités pour enfants, à partir de 2 ans 1/2, parfois en compagnie de leurs parents. Ceux-ci sont avides pour leurs enfants d’une autre forme d’enseignement. Ils veulent leur donner un maximum de chance pour l’avenir, tout en développant leur curiosité culturelle, pour les rendre très ouverts sur le monde. Nous avons une programmation culturelle dédiée spécialement aux enfants jusqu’à 17 ans : un ciné-goûter, des ateliers créatifs, artistiques et l’heure du conte (dans les deux langues).
Ensuite nous insistons sur la programmation culturelle destinée aux adultes, elle est également mensuelle. Ce sont : le Coin français, le « Café Montmartre », le Ciné-club, les ateliers cuisine ou dégustation de vin et, en lien avec le réseau des Alliances françaises en Chine, il s’agit d’événements de plus grande ampleur tels que les concerts, les expositions, les spectacles... Nous travaillons avec des partenaires locaux et privilégions les projets communs entre artistes chinois et français. Nous sommes ainsi une plate-forme d’échanges culturels entre la Chine et la France.
De plus, nous sortons aussi de nos locaux pour des interventions dans des établissements chinois qui enseignent le français.
Menez-vous une action particulière en direction des étudiants qui souhaitent étudier en France ?Bien sûr, c’est pour nous fondamental. Nous sommes en train de tester un module spécifique à Chengdu: « Préparation au départ » pour ces étudiants. Je sais qu’ils rencontrent, à leur arrivée en France, des difficultés d’intégration à la fois à l’université, à la fois dans la vie quotidienne, la vie pratique. Nous les aidons ainsi à se préparer à de nouvelles méthodes d’enseignement/apprentissage en France et à bien définir leur projet personnel, en mettant l’accent sur l’autonomie.
Parmi nos inscrits, la majorité des étudiants veulent partir étudier en France. C’est d’ailleurs l’objet d’un accord bilatéral entre les deux pays, que la France accueille 50 000 étudiants chinois en 2015.
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