(1) Un futur qui ne manque pas d'R

La langue de Molière (et de Duras) est pleine de finesses, de curiosités, d'exceptions qui conduisent, qu'on le veuille ou non, à l'écorcher un jour ou l'autre.
On s'attachera dans cette chronique à passer en revue quelques mots, expressions, susceptibles d'être employés à tort ou à travers.

Prenons le verbe mourir. Au futur, il se conjugue ainsi : je mourrai, tu mourras, il mourra, etc. De même pour courir : je courrai, tu courras, il courra. Les deux R font toute la différence. Le futur est le seul temps où ces deux verbes doublent leur R.
Or, les erreurs sont courantes sur la conjugaison de ces deux verbes. Dans l'une de ses dernières chansons, "Résidents de la république", le regretté Baschung, dit : "Un jour, je courirai moins jusqu'au jour où je ne courirai plus".
On pardonne volontiers ce barbarisme à cet artiste qui a joué sur les mots avec beaucoup d'audace dans ses chansons. Et qui n'est plus en mesure de parler au futur.
C'est juste pour dire que tout le monde peut se tromper avec courir et mourir.
Serge Gainsbourg avait mis le doigt sur cette erreur, dans sa chanson "En relisant ta lettre". Une chanson où il relit la lettre de sa compagne, souligne les fautes d'orthographe, fait les corrections. Entre autres : "J'en mourirai – n’est pas français".

Leçon 1 :
Il faut dire et écrire : je courrai et je mourrai.

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Vos questions relatives au vocabulaire ou à la syntaxe sont les bienvenues. Nous essaierons d'y répondre.

Bonsoir à tous,
La langue de Molière est une belle langue pleine de subtilités...
Je suis ravie de voir donner quelques uns des exemples pièges où tombent souvent bon nombre de ceux dont le français est une langue maternelle ! Quant aux autres pour lesquels elle constitue une première ou une deuxième langue étrangère , on peut bien comprendre.
Cependant, on ne peut continuer à laisser  dire " Ils croivent que...". Car le verbe croire n'existe à aucun temps sous cette forme !
Merci encore de contribuer à aider les lecteurs afin qu'ils améliorent leur apprentissage de la langue de Molière ...
Eugénie Dossa Quenum

Merci pour votre contribution à notre rubrique. Michel Leiris a écrit :"Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles".
Parler au mieux notre langue, dans les règles de l'art, c'est s'efforcer de faire passer un message clair et d'être compris. Mais je comprends parfaitement le pessimisme de Leiris.

je suis un franco chinois, le mot franco semble mieux que francophone

Oui, on peut dire "je suis un Franco-Chinois" plutôt que "je suis un Chinois francophone". Mais dans ce cas, vous faites davantage référence à une ascendance française qu'à l'usage de la langue française. Et pour désigner l'ensemble de ceux qui, comme vous, sur tous les continents, parlent et aiment cette langue, difficile de trouver d'autres termes que francophones et Francophonie.