Albert Helly
Messages : 245 Date d'inscription : 25/04/2011 Age : 77 Localisation : Grenoble
| Sujet: Entretien avec Constantin de Slizewicz, écrivain, reporter et entrepreneur à Shangrila. Sam 31 Mar 2012 - 8:37 | |
| Aujourd'hui rencontre avec l'écrivain et reporter français Constantin de Slizewicz,qui est également entrepreneur dans la région de Shangrila. | Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous dire ce qui vous a attiré en Chine? Je suis venu en Chine la première fois pour un stage de 3 mois de l'Ecole de Commerce Européenne ( ECE) de Lyon. Je n'avais pas auparavant la volonté de venir ici. J'avais 19 ans et ce fut mon premier coup de foudre. Puis ce fut une histoire d'amour, qui a rebondi de coup de foudre en coup de foudre et de rencontre providentielle en rencontre providentielle. Après une année pour apprendre le chinois à Pékin, je suis parti sac au dos, en hiver 98, dans les provinces du sud, le Guizhou et le Yunnan chez les minorités ethniques. | Ensuite, j'ai fait un reportage chez les Mosuo du lac Lugu, c'est d'ailleurs Estelle Achard, qui était secrétaire général de rédaction de "Grands reportages", qui a accepté ma proposition.C'est elle aussi qui m'a fait découvrir les tibétains catholiques. Après 5 ans à Kunming où je travaillais pour la presse chinoise et française, j'ai réalisé des documentaires télévisés dont "Un Noël au Tibet". A partir de 2005 Je suis resté 2 ans au lac Lugu. Tout en y gérant une maison d'hôte, j'ai écrit " Les Peuples Oubliés du Tibet "puis je suis rentré en France, entre 2007 et 2010 pour y terminer deux autres livres " Les Canonnières du Yangtsé Kiang" et "Ivre de Chine" mais aussi préparer mon projet de la Mission Liotard. Comment est né votre projet et comment a-t-il pris forme?C'est alors que j'en ai eu assez d'être observateur, le temps était venu pour moi, d'être acteur. En mémoire de l'explorateur Louis Liotard, géographe français mort en mission au Tibet en 1940, je voulais instaurer des relations entre la France et la Chine, plus particulièrement vers les régions que je connaissais bien, celle des marches tibétaines du Yunnan. C'est "la Mission Liotard" qui se décline sous différentes formes : Caravane, Centre, Comptoir, Action, Aventure et Ferme... Certaines encore en gestation d'autres fonctionnent. Pouvez-vous nous en dire plus?Actuellement, ce sont les caravanes que nous mettons en place. C'est un tourisme haut de gamme, style XIX° siècle, avec des tentes anglaises, identiques à celles de l'époque, avec chandeliers et argenterie, dans l'esprit des caravanes, de la transhumance des tibétains, avec la même sacralisation du voyage, du déplacement. Cela fait travailler beaucoup de monde ici. C'est pour une clientèle ciblée, des expatriés, des gens fortunés de Hongkong ou de Shanghai, pour leur faire découvrir la culture tibétaine. En gestation, j'ai le projet d'une ferme, avec des produits locaux. Sur le point d'ouvrir, il y a un comptoir, pour développer un label de produits locaux, alimentaires, artisanat, pas fabriqués à Canton, mais ici, avec plusieurs marques d'ateliers de producteurs différents, complémentaires. Mais le sens profond de toutes ces actions, c'est de travailler avec les Tibétains, pour enregistrer et maintenir leur patrimoine de savoir-faire, (peinture, textiles, travail du bois, art des transhumances pour les caravanes ), pas pour le mettre dans des musées, mais pour le transmettre aux jeunes. L'objectif est que les jeunes pratiquent ces techniques, avec leur sensibilité d'aujourd'hui, pour déboucher sur des productions de qualité, commercialisables, et qu'elles favorisent le maintien au pays. C'est notre manière à nous, les Français installés ici, de coopérer avec ces peuples que nous aimons. Compléments : "Peuples oubliés du Tibet" Caravane Liotard | |
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