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| Sujet: Ile de la réunion : Les Chinois mettent en place des sociétés d'accueil - Partie 4 Mar 15 Fév 2011 - 23:49 | |
| Après s'être organisés avec la Chambre de Commerce de Chine, les Chinois sont surveillés par les forces de l'ordre qui font des perquisitions quotidiennes dans les magasins tenus par des Chinois. Accusés de tenir des salles de jeu, il existe tout de même une forte solidarité entre les Chinois, qui leur permet de faire face aux difficultés. Verbalisés pour "tenue clandestine de maison de jeu de hasard", les autorités comparent les sociétés chinoises à des "tripots" qui recueillent les gens qui ne veulent pas travailler, relate Dominique Durand. Les détracteurs reconnaissent que "leur solidarité, leur entente fait toute leur force et leur succès". Une "société de secours mutuel" a été créée en 1877 par Eyen Athon, Assam Ayen, Anié Ah Siou et Tong-Tong. Les quatre hommes possédaient un permis de séjour définitif, et étaient intégrés à la société réunionnaise, l'un d’eux est d’ailleurs marié à une Créole. Le but de cette société est de venir en aide aux "compatriotes qui se trouveraient dans le besoin et de leur fournir des moyens de travail". Mais quelques mois après son autorisation d'exercer, Eyen Athon demande la dissolution de la société de secours chinoise pour "des désordres continuels et des rixes journalières". Le gouvernement découvre qu'il existe deux sociétés chinoises, l'une Punti, et l'autre Hakka. Punti est un terme cantonais, qui signifie "originaire de la localité" de Guangdong. Les Hakka sont un peuple chassé depuis le 3ème siècle, ils sont des Chinois Han vivant dans le sud de la Chine, qui se considèrent comme les descendants de réfugiés originaires des provinces du Henan, du Shanxi et du nord du Hubei. Le conflit entre les Punti et les Hakka perdure depuis 1855, et s'est exporté jusqu'à La Réunion. Bien que dissoutes, les sociétés reprendront vie quelques années plus tard, certaines d'entre elles ont permis à Sun Yat Sen de récolter des fonds et de proclamer la République de Chine. La rue Sainte-Anne à Saint Denis (chef lieu du département) abritait des tribunaux chinois. Ceux-ci jugeaient leurs compatriotes, et tranchaient les rivalités entre les clans et les hommes. Les sociétés conservent leur but premier qui est l'accueil des arrivants, puis servent de lieu de distraction. Mah-Jong, Pai Kao, Fan Tan et Fa Fi sont des jeux d'argent conduisant certains à la ruine. Cependant, ce qui inquiète le plus les autorités est le trafic d'opium qui a développé des filières intouchables. Dans les années 1980, les forces de l'ordre font d'importantes saisies qui mettront un terme au trafic d'opium, mais ce sera surtout le démantèlement des sociétés qui fera disparaitre tout le réseau de trafiquants d'opium. Céline Tabou pour Chine et Francophonie A lire aussi : Ile de la Réunion : Les Chinois intégrés mais mal acceptés - Partie 3 Les Chinois trouvent leur place à La Réunion – Partie 2 Ile de la Réunion : 1844-1854 - L'effervescence de l'immigration chinoise – Partie 1Les Chinois, peuple de La Réunion - Introduction | |
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