Portrait francophone :
Nous recevons aujourd'hui Céline Tabou, jeune journaliste, Doctorant en Science Politique et spécialiste du monde chinois. Auteur notamment du blog http://celinetabou.wordpress.comBonjour, je suis Céline (Sailin), j'ai 26 ans. Journaliste à l'Ile de la Réunion, Réunionnaise et métissée de tous les côtés, si bien que je ne préfère pas trop chercher d'où viennent mes vraies origines, parce que cela me prendrait beaucoup trop de temps.
J'ai une formation atypique, Médiation Culturelle, Information et Communication, Science du Langage, Science Politique Option Journalisme. J'aime apprendre et découvrir le monde, les gens, les cultures. Pour moi, l'autre est plus intéressant.
A quoi est due cette grande passion pour le journalisme et les médias ?J'ai toujours voulu être journaliste, depuis l'âge de 12 ans. Au départ, je voulais être avocate, mais les années d'études m'ont rebuté, du coup je me suis dit journaliste, c'est la même chose avec moins de temps à passer sur les bancs de la fac. Mais finalement, je suis en thèse, et je vais boucler la boucle.
Les médias sont omniprésents, ils font et défont des réputations, des mondes, des pays. Le pouvoir des médias est tel qu'aujourd'hui, l'information et la communication passent par eux, dépendent d'eux. Sans les médias, on ne saurait pas ce qui se passe à côté de chez soi, ou de l'autre côté de la planète. Ils sont indispensables dans ma vie, pour savoir, connaitre, comprendre. Analyser les médias, c'est aussi analyser une société, ses us et coutumes, ses mœurs, ses travers, mais aussi sa beauté. Le journalisme et les médias sont indissociables.
Un grand intérêt pour la Chine, amoureuse de ce pays ?En fait, la culture chinoise est innée chez moi. Mes parents ont toujours été fan de la gastronomie, du cinéma, et mon oncle est d'origine chinoise. Du coup, je connais les célébrations, les rites et les coutumes. J'ai vraiment commencé à me pencher sur ce pays, en première année de licence, en faisant du chinois comme langue première. Je me suis ensuite sentie à l'aise, avec les idéogrammes, avec la calligraphie, et finalement la culture...
Je crois que je suis tombée amoureuse de la Chine, quand j'ai dit mon premier "Nihao": Bonjour. Je me suis dis, ça ! c'est quelque chose à ne pas manquer. Depuis, je n’ai pas arrêté de me documenter, d'écrire sur la Chine pour des sites internet d'information.
Je lis, j'écris, je cherche, j'aime la Chine, comme elle est. C'est un amour, mêlé d'admiration, pour une civilisation vieille de 3.000 ans, de respect, de compréhension, et de réalisme. Réalisme dans le sens où la Chine est comme tous les pays, elle a ses bons et ses mauvais côtés, il ne faut pas se leurrer.
Bientôt le 1er anniversaire de ce site, pour toi qu'évoque la Chine et la FrancophonieLa Chine m'évoque la magnificence, la grandeur, la sagesse, et le respect. La première image que j'ai de la francophonie est l'assimilation culturelle par rapport aux anciennes colonies françaises. Mais le français est une langue "élégante et noble", qui est empreinte de son histoire, d'où le lien avec le colonialisme. Je crois que la francophonie ne s'impose pas, elle se vit, dans le sens où beaucoup de mes amis chinois apprennent le français pour l'image qu'a la France : la cuisine, l'histoire, le luxe, la noblesse, la richesse, et la beauté du pays.
Parler français pour eux, c'est être un peu Français, c'est faire partie du Monde. C'est un avis que je partage, mais j'ai une relation ambigüe avec la France, du fait que je suis originaire de La Réunion, qui a connu le colonialisme.
Le mot de la fin, une petite conclusion Comme l'a déclaré Gérald Béroud, grand connaisseur de la Chine et fondateur de l'entreprise SinOptic, "Comprendre la Chine, avant de la juger". Cette phrase explique et résume tout pour moi. C'est comme pour tout, il faut comprendre les gens, les mondes, les cultures avant de les juger. Parce que critiquer pour critiquer, cela ne sert à rien. Encenser pour encenser, pareil.
La Chine est un grand pays, qui demande du temps et de la compréhension, il ne s’agit pas de s’y pencher quelques années, pour ensuite dire, je sais tout de la Chine. Non, l'Empire du Milieu mérite plus de temps, et plus de compréhension.