Wifredo LAM au Centre Pompidou (30 septembre 2015 - 15 février 2016)

Wilfredo Lam, peintre surréaliste, est né à Cuba (1902 - Paris 1982), d’un père cantonais et d’une mère africaine, il préfigure la modernité transcontinentale et transculturelle du XXI° siècle.


Son père, Enrique Lam-Yam, se serait installé à Cuba en 1860 dans la modeste bourgade de Sagua, il tient une boutique (menuiserie). C’est un homme lettré qui maîtrise plusieurs dialectes chinois et la calligraphie. Il se fait, à l’occasion, écrivain public pour ses compatriotes.

Wifredo est élevé à la croisée des civilisations : la religion catholique de l’île à laquelle appartient sa mère ; le culte des ancêtres pratiqué par son père sous forme d’offrandes ; et les traditions africaines, liées à la magie noire.

« Il y a, en moi, une hérédité chinoise et une hérédité cubaine. Tout cela a beaucoup joué. J'oublie un autre fait : l'influence française, subie très jeune. »

Il étudie à La Havane jusqu'en 1923. Il reçoit alors une bourse de la municipalité de Sagua la Grande afin d'étudier en Europe.


Il écrit en 1944 à propose du tableau « La jungle » :

J’avais le «désir ancien d’intégrer dans la peinture toute la transculturation qui avait lieu à Cuba entre Aborigènes, Espagnols, Africains, Chinois, immigrants français, pirates et tous les éléments qui formèrent la Caraïbe. Et je revendique pour moi tout ce passé. Je crois que ces transculturations ont fait de ces gens une entité nouvelle, d’une indiscutable valeur humaine ». 

Cette « entité nouvelle », issue de la mondialisation, qui se révèle aujourd’hui partout dans le monde.


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