(46) Comment gagner sur le papier

A l'heure où s'ouvrent les Jeux olympiques d'hiver, cette leçon est une façon d' exprimer notre solidarité aux athlètes invités en la circonstance à aller  plus haut, plus vite, plus fort (1). La langue française n'est pas avare de ces métaphores traduisant la combativité, la volonté de se dépasser, de vaincre ses adversaires :  faire des pieds et des mains, avoir les dents qui rayent le parquet, jouer des coudes, ruer dans les brancards, couper l'herbe sous le pied, ne pas amuser le terrain, faire le trou,  prendre la tangente, avoir les crocs, prendre la poudre d'escampette, mettre la gomme, en avoir sous la semelle, avaler la pente, sortir le grand jeu, envoyer du gros, décrocher la timbale. Sur le papier, avec autant de possibilités, nos athlètes francophones sont sans aucun doute avantagés.
La langue fait parfois de l'homme un drôle de zombi qui n'a pas les yeux en face des trous (c'est manquer de lucidité) quand il ne les a pas plus grands que le ventre (c'est surestimer ses capacités), dépourvu d'oreilles quand son ventre est affamé (c'est n'écouter que son estomac au risque de s'étouffer) et de membres supérieurs quand il est sous le choc (les bras m'en tombent).
D'où il ressort que les athlètes de Sotchi ont tout intérêt à ne pas faire dans la métaphore, à prendre la neige et la glace au premier degré, à numéroter leurs abattis (2),  prendre ces jeux sous leur bonnet (3) et avoir le coeur bien accroché pour décrocher la lune qui, en ces heureux temps olympiques, s'attache autour du cou des vainqueurs.

Leçon 46
Dire et écrire :
Il mettait les pieds dans le plat plus souvent que sur les podiums.

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(1)La devise olympique, en latin, est : altius, citius, fortius (plus haut, plus vite, plus fort).
(2)C'est, au sens premier, constater que l'on est indemne après un accident. Mais c'est aussi vérifier que tout est en ordre avant de s'engager dans une épreuve, sportive, entre autres.
(3)Prendre quelque chose sous son bonnet, c'est en faire son affaire, en prendre la responsabilité.

Bonjour Chris,

A la lecture de tes commentaires sur les JO, je me suis revu dans les randonnées que j'anime au Club Alpin Paris. Le langage y est souvent  très riche pour commenter l'action de ceux qui courent devant ou de ceux qui traînent derrière et souvent ce n'est pas très aimable! Par exemple, commentaires:

A l'arrière sur ceux de l'avant: Ils avancent à pas de géants, ils courent comme des lièvres, ils sont fêlés, ils marchent comme des Zombies, ils font suer le burnous…

A l'avant  sur ceux qui sont en queue: ils marchent comme des tortues, ils trainent la patte, quelles limaces, ils sont ringards, ils nous cassent les pieds…

Bien amicalement

Domi