(39) C'est quoi un couac ?

Les canards, satiriques ou non, sont toujours à l’affût des couacs et des perles. Expliquez et commentez. Il convient de préciser en préambule, pour éviter toute confusion, que le volatile au cœur de cette problématique, est censé faire coin-coin (on peut dire aussi cancaner), sur tout le territoire français y compris l’outre-mer. Jamais il ne se risquerait à faire couac (1).
Faire un couac, c’est autre chose. Cela peut passer totalement inaperçu dans une basse-cour mais ça fait pas mal de bruit quand cela provient du Parlement ou du Gouvernement. Nous devons indiquer, à ce stade de notre développement, que le nom générique de ce palmipède qui claque du bec en permanence, souvent pour ne rien dire, a été emprunté par l’argot parisien, au XIXe siècle, pour désigner des petits journaux plutôt bavards, relayant à l’occasion quelques cancans.
Dans une chorale, il arrive qu’une voix déraille. Cela s’appelle faire un canard. Dans une formation musicale, c’est un couac. Autrement dit une fausse note. En principe, un chef d’orchestre ne devrait jamais faire de couac pour la bonne raison qu’il n’utilise pas d’autre instrument que la baguette (voir leçon 30). En politique, cela arrive à tout le monde. C’est l’équivalent d’une maladresse, d’une bévue, d'une gaffe, d’un faux-pas. Les canards en sont friands et en font des gorges chaudes. Ils se nourrissent aussi de perles, ce mot désignant dans ce cas des erreurs, des lapsus, des formules drolatiques (2) émises par des personnes en vue.
D’où il ressort que la politique, ce n’est pas toujours réglé comme du papier à musique.

Leçon 39
Dire et écrire :
Pour les canards, la chasse aux couacs est ouverte en permanence (3)
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(1) Ce mot figure bien sûr dans le dictionnaire comme nom masculin (onomatopée, 1530)
(2) Un exemple parmi d’autres : « Je suis pour l’égalité des sexes et je prendrai des mesures »
(3) Pour la chasse au Snark, voir Lewis Caroll. Le Snark est un animal fantastique qui mérite d’être connu autant que le canard