Dunhuang (敦煌) - Jiayuguan (嘉峪关) et Hexi corridor (河西走廊). Pour comprendre la suite de cette balade "Sac-au-dos" il est bon d'évoquer les moyens d'atteindre les deux routes de la soie depuis l'est ou le centre de la Chine ; en fait depuis Pékin ou Lanzhou.
De Pékin ou Lanzhou il y a le train ou l'avion qui mènent à Urumqi. Pour ma part, je suis arrivé en avion à Urumqi car le train aurait pris un temps fou. Je vous ai ensuite emmené en bus d`Urumqi à Turfan, Aksu, Hetian puis Kasghar.
On peut revenir par la route nord jusqu'à Dunhuang puis Lanzhou par des bus successifs, ou rattraper le train à Turfan. Cela prend beaucoup de temps.
C`est donc en avion que je fais, en ce septembre 2009, le trajet de Kasghar à Dunhuang. Il n'y a pas d'avion direct mais une connexion à Urumqi. Je continuerai ensuite de remonter la route de la soie, en bus, le long du Hexi corridor.
Je tiens à signaler la richesse culturelle de cette région où s'entrecroisent l'histoire de la Chine, de la route de la Soie et de l'implantation de grands monastères Bouddhistes.
Vendredi 18 septembre: décollage sans problème à 11 h pour Urumqi. Le vol qui dure 1h40 est un régal pour la vue. En fonction de ma carte, j'ai demandé un hublot côté droit et ne le regrette pas. La vue au nord sur la chaine des Tian Shan est grandiose. Cette chaine culmine côté Kirghistan à plus de 7400 m et les montagnes se détachent magnifiquement sur le ciel azur. En fin de vol, nous apercevons au loin l'Altaï d`où sont venus vers l'Asie Mineure les peuples Turcophones : un bien long périple jusqu'au Bosphore.
Une longue attente à Urumqi et me voici à 17h30 en vol vers Dunhuang (敦煌). L'avion est bien plus petit, le vol doit durer 1h10. C`est que nous retraversons le tiers de la Chine d'ouest en est. En fait nous allons mettre plus car une petite surprise nous attend à l'atterrissage : l'avion tangue comme un panier à salade et on n'y voit goutte. Silence impressionnant des passagers; le pilote amorce deux fois l'atterrissage avant de cabrer de nouveau l'appareil vers le ciel. La piste est invisible : nous sommes en pleine tempête de sable ! Jamais je n`aurais imaginé une telle frayeur ; c'est ma première fois… et j`espère bien la dernière ! Bon la 3ème tentative est la bonne et nous voici malmenés mais sains et saufs sur le macadam. Pour 140 yuans je trouve une chambre correcte à la Feitian Binguan.
Dunhuang :
Contreforts Tian-Shan, Tian-Shan, Avion et Vent de sable, Grottes Mogao 1Samedi 19 septembre: Dunhuang (敦煌)
Belle Oasis sur la route de soie avant la traversée d'un long désert hostile, Dunhuang faisait l'objet de mille attentions de la part des marchands en route vers l'ouest. Chacun connaît la découverte fabuleuse au 20ème siècle des trésors qu'ils ont laissés en ce site pendant plus d'un millénaire. Les manuscrits sont partis ailleurs. Mais sur place, les statues en hommage au Bouddhisme occupent 492 grottes dont la plus ancienne remonterait à l'an 366.
Situées à 25 km au sud-est de Dunhuang les Grottes de Mogao sont les plus renommées. De bon matin, un bus m'y emmène et j'ai pu en visiter, ce qui est autorisé pour un touriste courant, soit une dizaine. Cela donne une bonne idée tant des statues impressionnantes que des fresques colorées. Un travail splendide.
Dunhuang : Grottes Mogao 2, Mausolées, Fresques 1, Fresques 2Je vais mettre à profit le temps qu'il me reste en après-midi pour visiter le site exceptionnel des "Monts des Sables Chantants" constitués par des dunes immenses encadrant un beau petit lac en forme de Croissant de lune. On vous y offrira une balade à dos de chameau ; pour ma part, armé de mes bonnes chaussures de randonnée, je parcours sans trop d'effort la cime des dunes de ce site surprenant. On y jouit d'une très belle vue sur le désert et le lac du Croissant de Lune.
Dunhuang : Chameaux, Lac du Croissant de Lune 1 et 220 septembre : En ce dimanche matin, je me paye le luxe d'un taxi qui me mène aux Grottes de l'ouest aux Mille Bouddhas (Xi Qianfo Dong) Peu de monde, on a le temps de voir mais c'est un peu décevant car bien abimé.
De retour à Dunhuang, un bus va me mener en 5 heures à Jiayuguan, la fin vers l'ouest de la Grande Muraille et l'entrée du Hexi Corridor, un passage enclavé entre deux chaines de montagnes. Ces trajets en bus sont vraiment ce qui est préférable pour de moyennes distances. Ils donnent une bonne idée des chemins et paysages qui berçaient la longue marche des caravanes. C'est bien le cas ici ; du désert, des montagnes au loin, de temps à autres des lacs qui sont ou non des mirages ?
21 septembre : Jiayuguan(嘉峪关).
C`est à la Dynastie Ming que l'on doit cette place forte, la plus à l'ouest de l'Empire pour des siècles. En 1372 ils érigèrent à Jiayuguan le fort au col du même nom. Ici se termine le parcours vers l'ouest de la Grande Muraille. Des travaux gigantesques vont la faire remonter vers le nord-est. A l'époque ce lieu était considéré comme la fin du monde civilisé et c'est de là que les exclus du Royaume étaient conduits pour être abandonnés dans le désert de l'ouest, le monde inconnu !
En matinée, je visite ce que l'on laisse voir de la Forteresse, c'est à dire les points les plus occidentaux: la Tour de Guet et l`amorce de la Grande Muraille vers le nord. C'est impressionnant mais je m'y attendais.
Jiayuguan : le Fort 1-2-3-4 –le désertPlus inattendu et une belle surprise est ma visite des tombes des Wei et Jin à quelques km de là. 50 yuans de taxi plus 31 de droits de visite, permettent d'accéder sous terre à des tombes de riches notables qui sont décorées à l'intérieur avec des briques peintes en rouge extraordinairement bien conservées. Il s'agit de belles scènes de la vie courante qui datent des 3ème et 4ème siècle. Un régal. Malheureusement on ne peut photographier. J'ai de belles cartes postales en souvenir. Les curieux pourront voir cela sur le net (Tombes Wei et Jin – Xin cheng wei jin mu)
En fin de journée, et en 4 heures, un bus me mène à Zhengye où je vais dormir près de la Gare Routière pour 40 yuans ! Je serai prêt pour le lendemain ; objectif : rejoindre Zhangye à l'est d'où le lendemain je rejoindrai Xining, Capitale du Qinghai.
Dominique Renaut – 1 juillet 2012