D'Urumqi(乌鲁木齐) à Hetian(和田) via Turpan (吐鲁番) et le désert de Taklamakan(塔克拉玛干) Nous sommes en septembre 2009 et je vous invite à un petit voyage au Xinjiang (新疆).
Le Xinjiang, vous connaissez ? Une province dont le nom est associé depuis toujours à l'épopée de la route de la soie. 15% de la surface de la Chine coincés entre deux massifs montagneux immenses parmi les plus hauts du monde. Ce territoire quasi désertique est peu peuplé…
Et pourtant de tous temps il a été un enjeu stratégique car y passaient la ou plutôt les deux routes de la soie. Tout au long de ces routes des cités sont nées, ont brillé et ont disparu au cours des siècles sous le coup des invasions de peuplades voisines. Le sable du désert les a englouties. Les vestiges le long de ces routes, la vie des Oasis sont fascinants. Et puis aujourd'hui, un nouvel eldorado est là: le pétrole !
Quelques données:
- Une population de l'ordre de 20 millions d'habitants, majoritairement Ouïghours mais il y a bien d'autres minorités.
- Urumqi,(乌鲁木齐) la capitale est à plus de 2400 km à l'ouest de Pékin (la distance Paris/Moscou, plus que Paris/Istambul) Bien plus à l'ouest, Kasghar, ville mythique en frontière du Kirghistan est à mi-chemin entre Pékin et Istambul.
- Turpan (吐鲁番), oasis célèbre se situe
à 180 m sous le niveau de la mer quand les deux chaînes montagneuses, les Tian Shan (天山) au nord, les Kunlun Shan (昆仑山) au sud culminent chacune à bien plus de 7500 m!
Tout cela est fascinant. Je n'y ai passé que 8 jours! Bien peu mais suffisamment pour être fasciné par quelques lieux où je retournerais volontiers:
. L'Oasis de Turpan
. La route de la soie nord et la traversée du désert de Taklamakan (塔克拉玛干)
. La ville de Hetian (和田)berceau du jade et des tapis de soie
. La route de la soie sud de Hetian à Kasghar (喀什市).
Lundi 7 septembre 2009. Il faut compter près de quatre heures d'avion pour joindre Urumqi depuis Pékin. Un hublot côté droit et un avion matinal, c'est ce qu'il ya de mieux. On profite en effet à l'approche d'Urumqi de vues splendides sur les Tian Shan. L'éclairage par le sud à l'approche de la capitale provinciale est également un grand plus.
Xinjiang: Tianshan 1 à 3, musée Urumqi.A Urumqi, un taxi a vite fait de me trouver le"Baihualin Guoji Qingnian Lüshe" que recommande mon Lonely Planet. Ces hôtels pour Backpackers ont vraiment l'intérêt d'être de bonnes sources d'information.
Urumqi n'a pas un grand intérêt mais je tenais à y visiter le musée provincial. Pas de chance, il est fermé le lundi. J'attendrai donc mardi matin et j'y serai le premier visiteur.
Il faut voir ces musées provinciaux. Ils sont très bien conçus et une bonne introduction aux provinces que l'on aborde. C'est bien le cas de celui-ci qui donne un vaste aperçu sur les minorités de la province. Qui aurait pensé que quelques "longs nez- Da bi zi", aux cheveux blonds fassent partie de la population là-haut, dans l'Altaï, aux confins de la Russie.
Mardi 8 septembre. Le musée provincial vaut que 'on s'y attarde. Non seulement pour les minorités mais aussi pour les vestiges des cités disparues le long des routes de la soie. Un de ces vestiges émouvants est la fameuse beauté de Loulan" momie qui remonterait à 4000 ans. D'autres vestiges évoquent Loulan, Niyia, Astana- Jiaohe …on peut rêver.
A 16 heures un bus des plus confortables nous mène en 2h30 à Turpan. Changement de décor. A peine sortis d'Urumqi voici le désert. Désert, pas tellement que cela, des forêts d'éoliennes, des milliers sans doute, jalonnent notre route.
8 et 9 septembre: Turpan (吐鲁番)
La cité du raisin, au fond de sa cuvette mérite bien sa réputation. Il y fait chaud en ce début septembre mais les rues centrales couvertes de treilles de vignes sont bien agréables à parcourir dans la soirée. Ici, l'heure est la même qu'à Pékin si bien qu'à 10 heures du soir il y fait encore bien jour. Les rues sont animées comme en témoignent les forgerons et les galettes des boulangers étalées sous le nez des passants.
Forêts éoliennes - - Turpan: treilles raisin- travail du métal- galettes de painA la " Tulufan Binguan" je trouve une chambre très correcte pour 160 yuans. Le CITS local y propose de nombreuses options de visites en petits groupes. Ce n'est pas dans mes habitudes mais vu la dispersion des centres d'intérêt c'est la formule que je retiens.
C'est donc avec un petit groupe que le 9 au matin je visite d'abord les petits canaux d'irrigation souterrains qui me rappellent Ispahan confrontée à la même problématique d'oasis loin de là en Iran. Nous poursuivons dans la vieille ville jusqu'au très beau "Minaret Emin" qui remonte au 18ème siècle. Turpan est une très vieille étape sur la route de la soie nord et ici tout respire la richesse d'un lieu exceptionnel.
Exceptionnelles également les ruines de Jiaohe (交河). Que le soleil ne vous 'arrête pas: ce site à quelques kms de Turpan vaut vraiment que l'on s'y rende. Ancienne ville de garnison sous la dynastie Han c'est encore un lieu bien conservé où l'on peut laisser courir son imagination. Ce n'est pas sans une certaine émotion que j'ai parcouru ce vaste champ de ruines. Imaginez la joie des vastes caravanes qui, parties des années, retrouvaient ici protection, repos et ravitaillement!
Turpan: irrigation souterraine – minaret Emin – Jiaohe 1 et 210 septembre: mon projet m'emmène vers l'ouest avec en finale Kasghar. Les distances sont longues le long de la route de la soie. Sur cette route nord, pour aller de Turpan à Kuqa, mieux vaut prendre le train. La gare de Turpan, Daheyuan est à 58 km. Un dernier adieu à l'Oasis et me voici à 13 heures dans le train pour arriver le lendemain matin à 8 h en gare de Kuqa. Le parcours est intéressant car il effleure les contreforts des Tian Shan. C'est loin d'être monotone. En cours de route nous croisons un train de pétrole de 32 wagons; je les ai comptés. On se croirait au Far West! En fait nous y sommes…
11 septembre: Kuqa (库车) n'est qu'une étape. Je veux être le soir même à Aksu pour atteindre à temps le marché dominical de Hetian et c'est de l'autre côté du désert. La ville n'est pas belle, on me l'a dit mais elle a derrière elle un long passé dont je souhaite m'imprégner. Je choisis donc de prendre pour 100 yuans une chambre près de la gare routière. Une douche rapide, je laisse mon sac et fais affaire avec un taxi…
Xuan Zhang, le Moine du voyage à l'ouest,
Xi You Ji (西游记), est passé ici du temps de la splendeur du royaume de Qiuci et s'en est émerveillé. Cela vaut la peine d'aller y jeter un coup d'œil. Hélas ce royaume a subi bien des misères et je suis déçu pas ces quelques murs d'adobe délaissés en marge de la ville nouvelle.
Nous poussons bien plus loin à 75 km aux Grottes des Mille Bouddhas. Le trajet à travers des gorges est intéressant mais les quelques grottes accessibles ne permettent pas de profiter des trésors de sculptures et fresques accumulés depuis le 3ème siècle dans 230 grottes. Heureusement une belle promenade jusqu'aux "Qianlei Quan" compense la déception.
Tian shan vues du train – Qiuci - Grottes mille Bouddhas- Qianlei quanA 17h00, je suis de retour, récupère mon sac et saute dans le bus pour Aksu. Il est 23h quand je sors de la gare routière d'Aksu d'où je prendrai le lendemain le bus pour Hetian. Petite déception, les hôtels alentour n'acceptent pas les étrangers. Il me faut cinq refus pour comprendre de quoi il retourne. Finalement un taxi intelligent et compatissant m'amène à l'hôtel des étrangers, le "Guo Jia Binguan". Là, pour obtenir un prix abordable il me faut demander à rencontrer le Directeur de l'hôtel. Celui-ci, charmant, arrange tout.
12 septembre: je vais réaliser un vieux rêve la traversée du Désert de Taklamakan (bassin du Tarim)
A venir， 21: La route de la soie: Au Xinjiang(新疆) septembre 2009. Episode 2: Le Désert de Taklamakan, Hetian et de Hetian(和田) à Kasghar(喀什市) puis retour à l'est vers Dunhuang au Gansu. Dominique Renaut
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