Pékin- Un événement pour le pays du Milieu ! La première course cycliste internationale sur route organisée sur le sol chinois s'est déroulée du 5 au 9 octobre 2011. Son nom : le Beijing Tour. Une course en 5 étapes dont un contre-la-montre, inscrite au calendrier de l'UCI World Tour. L'UCI a signé un contrat de quatre ans avec les autorités de Pékin. Pour en savoir plus sur l'événement, le Forum Chine et francophonie a rencontré Alain de Chalvron, reporter de France 2 en poste à Pékin, qui a assuré la couverture de cette épreuve inédite. Il nous a livré ses impressions :
« Ce premier tour de Pékin s'est vraiment très bien passé. C'était très bien organisé. J'ai été frappé par le fait que, pour un coup d'essai, c'était un coup de maître. Il n'y a eu aucun problème d'organisation. Les routes étaient dégagées au passage des cyclistes, la sécurité était bien organisée, un peu trop même ! Il y avait toute l'infrastructure logistique, des dizaines de voitures, de motards... »
Et sur le plan de la couverture télé ?« C'était très bien réalisé et au niveau de la télévision aussi, la couverture qu'on voyait à la télé était parfaitement professionnelle, des hélicoptères, des caméras sur les motos, les liaisons tout fonctionnait, pas facile ! Un savoir-faire que la SFP en France a mis des années à mettre au point. Il y a eu d'ailleurs une aide logistique de la Société du Tour de France (NDLR : Amaury Sport Organisation). Mais il faut savoir qu'à chaque fois qu'il y a des courses comme ça ou des grands match sportifs, les droits sont vendus. L'Union Cycliste Internationale (UCI) avait vendu le Tour de Pékin à une chaîne française « Eurosport », donc il y avait des droits. Et à partir du moment, où l'on n'est pas le média qui a acheté les droits, on est quand même limité dans les possibilités de couvrir l'événement : 3 minutes, c'est le droit à l'image. Mais pour ces trois minutes là, on a pu travailler, ici à Pékin, on a eu une paix royale, c'était relax ! On a eu sans problème une accréditation, on pouvait accéder à la ligne d'arrivée, interviewer les coureurs... »
Le vélo n'est pas vraiment votre spécialité, mais quel effet vous a fait cette course ?« Je dirai d'abord 1- Cela a été très bien fait sur le plan technique 2- Sur le plan sportif –c'est vrai que ce n’est pas vraiment ma spécialité- je pense que c'était d'une bonne tenue. Le coureur allemand qui a gagné (NDLR : Tony Martin) est un grand champion. J'ai été frappé -car je n’ai jamais vu de courses de vélo- par la vitesse à laquelle ils roulent. IIs vont vraiment très vite, ils font du 50 km/h et c'est comme ça jusqu’à l'arrivée ! »
Mais peut-on dire que cet événement a rencontré un succès populaire ?« C'est là, où je pense qu’il y a un problème : la rencontre avec le peuple. Faire connaître ce sport, c'était la motivation essentielle d'après ce que nous a dit le Président de l'Union Cycliste Internationale. Le Maire de Pékin a voulu ce Tour, pour redonner aux Pékinois l'envie de faire du vélo ! Ici, il y a trop de voitures, là-dessus on est tous d'accord. Ce tour devrait donc donner l'envie à la population de faire du vélo, encore faudrait-il pour ça que la population rencontre le vélo ! Ca n’a pas été le cas pour des raisons de sécurité, à mon avis excessives. Les Chinois, on le sait, ont toujours peur des rassemblements, etc. Le public a été tenu un peu à l'écart, il y avait des barrières... Mais, il y avait du monde, beaucoup de monde.
Du monde qui n'accédait pas à la course et à la ligne d'arrivée et je trouve ça dommage. Parce que je ne pense pas qu’il y avait des risques en réalité. Il y avait vraiment des gens qui avaient envie de voir les coureurs de près, les sentir... »
Nous ajouterons pour finir que le coureur chinois Jiang Kun, 21 ans, a été très applaudi lors de la deuxième étape à l'issue de laquelle il a été désigné « combatif du jour ».
Forum Chine et Francophonie