Samedi 2 mai 2015Dans l’aérogare, pendant l’attente, je suis frappé par le nombre de personnes qui utilisent leur téléphone portable, assez peu d’ailleurs pour téléphoner, surtout pour consulter internet. Au cours de mon voyage j’ai constaté la prolifération par millions, des téléphones 3G et 4G, grâce à la baisse du coût, conjuguée avec l’élévation du niveau de vie. Le paiement par téléphone mobile est courant dans les jeunes générations, il permet même des réductions jusqu’à 50%, dans les restaurants par exemple, car les sites de paiement font des promotions pour attirer ainsi les clients.
Au premier semestre 2015, la Chine a enregistré 6,88 millions de nouveaux abonnés au téléphone mobile, portant, dans le pays, le nombre total d'utilisateurs à 1,29 milliard, a indiqué le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information.
Le pourcentage d'abonnés au téléphone mobile dans la population était de plus de 100% dans neuf régions de niveau provincial, dont Beijing, Shanghai et les provinces du Guangdong et du Zhejiang.
Le nombre d'utilisateurs choisissant des services d’internet mobile à haut débit (services 3G ou 4G) a atteint 674 millions fin juin, représentant 52,1% du total des abonnés au téléphone mobile.
Le réseau 4G, qui offre un accès à une connexion plus rapide, a connu au mois de mai un boom de la croissance des utilisateurs. Leur nombre a augmenté de 24,69 millions par rapport au mois précédent, pour atteindre 225 millions d'abonnés.
Le nombre d'abonnés au téléphone mobile en Chine représentait fin juin 2015, 94,5% de la population totale du pays, selon les statistiques récentes.
Plus besoin d’acheter un ordinateur PC, les Chinois ont internet dans la main ! En moins de dix ans, ils sont passé du téléphone fixe à l’internet mobile !
Les conséquences dans la société sont multiples, notamment dans le domaine de l’information des gens et de leur capacité d’expression. Grâce à l’internet, tout finit par se savoir en quelques heures, pollution, corruption, exactions.
Arrivée sans encombre à Shanghai à 21h, je tourne dans le quartier pour trouver un restaurant car il est tard pour dîner à cette heure là en Chine. Je croyais avoir vu la misère de Shanghai mais ce soir je n’en crois pas mes yeux : je rencontre la misère plus noire que noire.
Des taudis indescriptibles, des gens, à la tombée de la nuit, allant vider dans la rue, leur seau d’aisance dans un bac à côté de celui des poubelles. Des personnes faisant leur toilette du soir à un robinet collectif, surplombant un évier, à même le trottoir, des chambres, non, des réduits à même le bitume, sans parois en dur, sans rigole pour l’eau de pluie. Et, pour couronner le tout, de faux salons de massage crasseux, exigus, où attendent, le téléphone portable en main, des prostituées, misérables de pauvreté, avachies sur des méridiennes décrépies.
Shanghai est bien le reflet de la Chine d’aujourd’hui, la vitrine est luxueuse mais l’arrière boutique est parfois sordide de pauvreté.
Dimanche 3 maiPassionné de BD chinoises, je décide de visiter le Musée des Arts de la Chine, construit à l’occasion de l’exposition universelle de 2012. C’est une pyramide inversée reposant sur un cube. Les extrémités des barres de la structure imitent les sceaux de la peinture chinoise traditionnelle. Le bâtiment très beau et impressionnant par sa forme, sa taille et ses proportions, sa couleur rouge.
A l’intérieur, la visite s’effectue, depuis les étages supérieurs et en descendant en spirale, par des plans inclinés, d’étage en étage. Les lignes brisées argentées des escaliers roulant qui se croisent, alternent avec les volumes géométriques rouges de la structure. Depuis chaque plan incliné descendant d’un étage à l’autre, la vue sur l’extérieur est surplombante, comme depuis la dunette d’un paquebot.
Ce sont les congés de la fête du travail, des milliers de Chinois de tous horizons, de toutes classes sociales font la queue. Ils n’ont pas l’habitude de visiter les musées : ils crient et s’interpellent, touchent les oeuvres, s’appuient contre les cadres pour les photos, mangent sur les banquettes. Mais on les sent heureux et fiers de pouvoir admirer toutes ces oeuvres d’art, certains sont tout à fait silencieux, d’autres semblent retrouver ce que l’école leur a appris, les noms des peintres, des dessinateurs de BD de leur enfance, les événements de l’histoire de la Chine évoqués par les tableaux. Beaucoup s’arrêtent et prennent en photo un tableau mettant en scène Matteo Ricci, d’autres encore, donnent des explications à leur enfant. « San Mao », le gamin de Shanghai, fait rire toute monde.
Fatigué mais content d’avoir vu toutes ces oeuvres et particulièrement des originaux de He Youzhi, le grand maître reconnu de la BD chinoise, je prends le métro pour aller manger près de la Place du peuple, au restaurant favori des employés du consulat de France. Je retourne à l’hôtel en métro pour une bonne sieste et préparer mes bagages pour le départ, demain.
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