Albert Helly
Messages : 245 Date d'inscription : 25/04/2011 Age : 77 Localisation : Grenoble
| Sujet: Entretien avec Chloé Pahud, entrepreneure privée en Chine, à Chengdu, capitale du Sichuan. Sam 19 Mai 2012 - 15:37 | |
| Malgré son jeune âge, Chloé a déjà fondé deux entreprises en Chine, elle possède donc une certaine expérience dans de domaine. | Chloé, pouvez-vous vous présenter et nous dire comment vous êtes arrivée en Chine ? J'ai d'abord suivi des études de psychologie, à Lyon II, jusqu’au Master, mais je me suis lassée. J'ai continué à la Faculté d'Assas, à Paris, en passant un DESS de Ressources Humaines en alternance, espérant trouver un équilibre entre études et vie active. Une fois cette formation terminée, je ne me voyais pas non plus commencer ma vie professionnelles à Paris. J’avais besoin d’aventure. C'est alors qu'un ami déjà installé là-bas m'a parlé de la Chine en me disant toutes les possibilités qu'offrait ce pays pour une jeune qui avait l'esprit d'ouverture sur le monde. J'ai donc cherché une porte d'entrée en Chine, et j'ai répondu à une offre de l'Alliance Française de Chengdu pour travailler auprès des étudiants du Professeur Huo Da Tong, afin de les aider à mettre en forme leurs travaux de recherche en psychanalyse et leur fournir du vocabulaire dans ce domaine. |
Je ne suis pas spécialiste de français mais ma formation en psychologie correspondait au profil demandé. Voilà comment je suis arrivée ici, sans avoir jamais eu auparavant l’intention de venir. Vous n’aviez donc pas le projet de créer votre entreprise ?Si, j’avais une petite somme d’argent en réserve et suis partie avec l’idée de faire quelque chose. J’ai profité du temps libre que j’avais comme professeur pour apprendre le chinois et voir ce qui pouvait se faire. Six mois après mon arrivée, j'ai rencontré un autre français, David (il parle très bien le chinois), qui m' a proposé de tenter l'aventure. Un an donc après le début de mon contrat avec l'Alliance Française, nous avons ouvert un bar "Le Paname", ici à Chengdu, en 2006. C'est très rapide, comment avez-vous surmonté les difficultés de création d'entreprise ?La loi chinoise venait de changer pour les étrangers. C'était la première entreprise chinoise à capitaux entièrement étrangers et il y avait peu de petits entrepreneurs à Chengdu. Nous avons bénéficié de l'aide du gouvernement local qui voulait faire un modèle, nous avons profité d'une situation très favorable, d'autant plus que mon associé parlait couramment le chinois. Et depuis que s'est-il passé ?Tenir un bar a été une expérience riche, on fait de belles rencontres, mais c’était surtout pour nous l’occasion de créer notre société, pas de s’installer définitivement, et les conditions de travail sont épuisantes. Alors cinq ans après nous avons revendu à un Chinois, ce qui est très rare ici. Entre temps je me suis associée avec quelqu'un d'autre, pour ouvrir un restaurant, "Le Sud". Avec mon copain, qui est designer, nous avons fait la décoration intérieure et même la construction nous mêmes, ce qui nous a ouvert une porte inattendue dans cette branche et nous avons créé une société de Design, "C&L". Nous avons eu la chance de décrocher plusieurs contrats l’année suivante, avec d’autres étrangers et des chinois. J'ai l'impression que vous ne vous en tiendrez pas là, avez-vous un projet en cours ?Oui, avec Carol Pouget. En complémentarité avec "Global Nomad" nous voulons créer une entreprise privée pour commercialiser des productions entièrement tibétaines, issues des savoir-faire et techniques traditionnelles, dans tous les domaines, tissus, métaux, bijoux, bois sculptés, meubles. Notre domaine avec C&L est plus spécifique à la création de meubles qui allieront techniques traditionnelles et design moderne. Nous avons choisi comme partenaire un Tibétain qui a créé il y a 10 ans, une école technique d'apprentissage de ces savoir faire pour les jeunes tibétains. Ce projet permettrait de décloisonner l'artisanat tibétain et de dégager des revenus pour favoriser le maintien au pays de ces jeunes, tout en gagnant notre vie. Que pensez-vous du Forum Chine et francophonie, qu'en attendez-vous ?C'est une bonne initiative, un pont entre la Chine et la francophonie, pour nous ce pourrait être un moyen de nous faire connaître. | |
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