Mimane est le troisième mousquetaire de l'équipe Adrien-Tim-Mimane (Irish Pub), qui s'est constituée en 5e et 4e au collège près de Nïmes, dans le Gard, dans les années 2000.
| Bonjour Mimane, pourriez-vous vous présenter et nous dire comment vous êtes arrivé en Chine ? Après le collège et le lycée (sport-études basket , avec Tim et Adrien), j'ai commencé des études de langues appliquées, anglais et chinois. C'était une envie de connaître un autre culture, très différente de la culture française dans laquelle j'ai été élevé. Ce besoin d'ouverture et d'espaces nouveaux vient aussi sans doute du "brassage culturel familial", ma mère est française, mon père soudanais. Puis j'ai bifurqué vers une école internationale, branche de Sup de Co Montpellier, surtout tournée vers la Chine. En 2007, j'ai terminé mes deux années d'études en Chine, l'une à Shanghai l'autre à Kunming, puisque il y a des échanges entre écoles. J'ai ensuite effectué mon stage de fin d'études ici à Kunming, dans une troupe de danseurs. |
Quel était votre projet initial et comment tout a commencé ?En fait, j'étais seul ici, comme je parle et écris le chinois, ces danseurs sont devenus mes amis. Ils m'ont appris la danse, il m'ont tout appris sur la Chine. Au fil du temps ils sont devenus mon groupe de vie, et j'ai mis mes compétences en eco-gestion au service de leur valeur artistique. C'est ainsi qu'est né le premier studio, en 2009.
Puis Adrien et Tim sont venus me rejoindre. et en mai 2011 ce fut l'ouverture de Dangsters, 500m2 dans un ancien garage, 4 salles de danse. Il y a deux troupes de danseurs, 1 chinoise, 1 étrangère, pour répondre aux exigences de la législation chinoise. (Il s'agit en fait plutôt d'une troupe de danseurs, mais la structure de l'entreprise est duelle).
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans cette aventure ?Elles sont de trois ordres.
Tout d'abord la langue, c'est le premier obstacle à franchir. Même pour moi qui avais étudié le chinois plusieurs années.
Ensuite, c'est l'obtention des visas de travail. Le gouvernement veut tout contrôler (selon moi c'est plus comme une forme de protectionnisme de son marché de l'emploi, finalement pas si diffèrent de la politique de la France à ce sujet), surtout quand il s'agit d'enseigner quelque chose.
C'est aussi la difficulté d'introduire cette forme de danse qu'est le hip hop. Les jeunes sont très attirés mais leurs parents ne la connaissent pas et parfois même s'en méfient, elle a mauvaise réputation chez eux. C'est un obstacle à notre développement car il nous est difficile de trouver des collaborations événementielles et culturelles qui pourraient nous faire connaître.
Nous avons pris contact avec le consulat de France à Chengdu, dans ce sens.
Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui souhaiteraient investir en Chine ?Surtout d'apprendre le chinois afin de mieux comprendre la Chine et ses gens. Sinon, on reste en dehors, on fait ses affaires dans son coin, mais les débouchés resteront limités au petit cercle qu'on connaît, et on dépendra d'autrui.
Je ne connais personne ici qui parle vraiment bien le chinois, c'est dommage, les gens arrivent avec des clichés, et ils restent sur des ides reçues, ils ne vivent pas avec les Chinois, ils vivent à côté.
Quels sont vous projets, en avez-vous un qui vous tient vraiment à coeur ?En ce moment nous voulons ouvrir un troisième studio, nous étudions son emplacement.
Mon rêve serait de mettre en relation des danseurs hip hop français et chinois. Ce sont tous des autodidactes de la danse, j'aimerais les faire travailler ensemble et voir ce qu'ils feront en commun.
A noter :
Dangsters, Kunming
Irish Pub