Quelles sont les difficultés rencontrées lors de l'apprentissage du mandarin ?

Bonjour a Tous

Je souhaiterais, mais je pense ne pas être le seul, connaître les difficultés rencontrées lorsque l'on commence à apprendre le mandarin.
Peut-être que dans les futurs messages certains pourront apporter quelques idées, ce post est ouvert à toutes personnes étudiant le chinois.

C'est mieux que ce post ne soit pas une tribune commerciale mais un échange d'idées entre apprenants.
merci.

Charnal Thierry

Mes difficultés furent multiples, la manque de supports en français et l'importance des tons.
Mais dans certaines circonstances l'interlocuteur peut comprendre malgré les erreurs tonales.

Vivant en Chine depuis plus de 6 ans, je dirais que les premières difficultés pour apprendre le mandarin sont dans un premier temps, la prononciation et ses 4 tons, la base pour bien se faire comprendre. Et ainsi éviter quelque situations embarrassantes comme le classique :

我问你 "wǒ wèn nǐ" Je te demande et 我吻你 "Wǒ wěn nǐ" je t'embrasse.
吻 "wěn" (3e ton, Nom : Lèvre, museau. Verbe : Aimer, embrasser, donner un baiser)
问 "wèn" (4e ton, Verbe : Demander, S'informer de, se renseigner sur...)
Il y a aussi 温 "Wēn" (1er ton, Adj : Chaud, tiède, Nom ; Température...)
Et 文 "Wén" (2e ton, Nom : Ecriture, caractère, langue...).

Les caractères chinois pour beaucoup sont compliqués, mais je pense que pour ceux qui vivent en Chine ou ont un lien fort et régulier avec le pays du Milieu, l'oral ne suffit pas ! Il faut aussi pouvoir lire les caractères les plus importants.
Pour les débutants, le b-aba est de 400 caractères à connaître appelé le SMIC (Seuil Minimum Indispensable de Caractères chinois).

Bonjour,

j'apprends le chinois depuis avril 2004, c'est très difficile et demande beaucoup de travail !
j'essaie de travailler chaque jour, au moins une demi heure, mais ce n'est pas toujours possible.

Heureusement j'ai rencontré des personnes chinoises avec qui nous échangeons l'apprentissage : Chinois-Français, c'est moins cher et très efficace pour tous les deux.

Par chance aussi, je suis professeur de Français Latin et Grec et ça aide beaucoup.

Comme Olivier, la première difficulté que j'ai rencontrée, c'est l'oral : la prononciation mais aussi la différenciation auditive des 4 tons. Encore aujourd'hui mon oreille a de la peine à les reconnaître quand un chinois me parle.

Dans un autre message je parlerai de l'écrit, mais dans quelques jours, quand j'aurai clarifier mes idées.

A bientot

Bonjour,

Tu me connais, je suis Domi le voyageur de "La Chine sac au dos"

tu as eu à ta question des réponses que j'approuve au sujet des 4 tons, des hanzi. je ne les reprendrai pas.

mais permet moi de compléter ta question par un: pourquoi apprenez vous le chinois? Car la réponse à cette question aide à répondre aux difficultés évoquées. Et je vais répondre en ce qui me concerne.

Apprendre le chinois, pour moi fondamentalement c'était me permettre de voyager par mes propres moyens et selon mon approche de trekker occidental partout en Chine. Le pays est immense, magnifique mais l'approche des Chinois est différente de la nôtre. Je voulais m'affranchir des guides chinois.

Ce but m'a permis de me focaliser sur un langage spécifique, des caractères spécifiques et cela m'a bien aidé.

j'ai commencé avec Olivier par 4 mois d'Université à Pékin. Eh bien ma difficulté N°1 a été l'âge! J'étais le Lao bien devant Olivier et Benjamin (29 ans à l'époque) Et je me suis retrouvé avec des jeunes Francophones de 19 à 35 ans. Je ne te dis pas la différence ! Si j'ai un message à faire passer aux jeunes, profitez de votre jeunesse pour apprendre le chinois , vous avez une capacité qui disparaît avec l'âge.

Une autre difficulté que j'ai rencontrée c'est, de retour à Paris, d'avoir des échanges avec de jeunes chinois ou chinoises: accents différents, interprétation très fantaisiste du Pinyin. J'ai par exemple éliminé les Taïwanais à l'accent trop différent. Finalement j'ai trouvé une Bac + 5 qui voulait perfectionner son français bien que prof de chinois dans un collège.

Pour mon but: voyager en indépendant,j'ai focalisé sur les phrases de trois domaines :
- tout ce qui touche à l'hôtellerie et le repas au restaurant;
- Tout ce qui concerne le transport: train, bus, avion;
- tout ce qui concerne l'échange basique avec les gens du peuple qui sont ceux que je rencontre en campagne ou montagne( à noter que le mandarin est parlé partout maintenant, grâce à l'école généralisée): la route ou le chemin à prendre, la météo, ce qui se cultive, la famille , les enfants etc.. C'est suffisant pour être renseigné et gratifié d'un large sourire

Quant aux caractères, ils sont indispensables dans la même logique. Je dirais que 400 comme évoqué c'est court. Il m'en faut plutôt le double mais cela rend les voyages très ludiques et lire est plus facile qu'écrire.

Voilà quelques idées.A part cela le chinois c'est passionnant et comme évoqué très ludique

zaijian

domi

Comme Domi, je voudrais dire les motivations pour lesquelles j'ai appris le mandarin.
Il s'agissait pour moi de réaliser un rêve d'adolescent. En effet, en classe de 4°, au collège, j’ai subi une intervention chirurgicale, et j'ai passé une semaine à l'hôpital. Pour occuper mon temps j’ai lu les romans de Pearl Buck (une romancière américaine qui avait vécu en Chine) :
« La mère », « Pivoine » « Vent d'Est, vent d'Ouest ». « Les fils de Wang Lung ». Tout de suite, j’ai été attiré par cette civilisation, cette culture, ce pays. C'est çà cette époque de ma vie que j’ai su qu'un jour j’irai en Chine, (j’y suis allé déjà deux fois, en 2004 et en 2009), et que j'apprendrai le mandarin. J’ai commencé en 2004.

Pour continuer ma réflexion sur les difficultés d'apprendre cette langue, voici la seconde que j'ai rencontrée. A cause de la nécessité de transcrire les caractères chinois en pinyin, ce n'est en réalité, non pas une langue qu'il faut apprendre, mais deux. J'ai d'ailleurs observé que mon cerveau, à cet égard fonctionne curieusement. En effet, pour certains mots, c'est le son qu'il retient, pour d'autres (peu nombreux) c'est le caractère chinois, ou un élément du caractère, pour beaucoup enfin, c'est la transcription en caractère latin qui arrive spontanément. Mes observations ne sont pas allées jusqu'à relever un fonctionnement systématique, mais il serait intéressant de le faire pour le savoir.
Pour ceux qui veulent approfondir l'étude de l'écriture chinoise, je conseille ce livre, très documenté et très scientifique, d'une linguiste spécialiste du chinois :
« L'écriture chinoise, le défi de la modernité » de Viviane Alleton, éd Albin Michel, 2002.

Bonjour Albert, Domi

Ma femme étant chinoise je me suis surtout focalisé sur l'oral, la vie a deux, les aspects quotidiens d'une vie de couple.
je suis resté très longtemps sans connaitre un seul caractère chinois, je ne sais pas si ce fut une erreur mais à mon arrivé en Chine j'avais besoin de trouver un job.
Mon apprentissage de chinois s'est fait donc avec ma femme, des amis chinois et avec les gens que je rencontrais dans ma vie quotidienne.
Les chinois comme les français parlent très vite entre eux mais avec un étranger, d'après mon expérience personnelle, ils font l'effort de limiter leur débit.

C'est important pour un jeune apprenant.
et pour vous ?

Thierry

Bonjour,
pour les Français, entendre du chinois est insolite. Il faut absolument éduquer notre oreille pour qu'elle reconnaisse des sons, des mots, des structures de phrases.

Je propose la méthode suivante, que je pratique moi-même.

Regarder chaque jour des séries, des vidéos, des films en chinois, sous-titrés en français, pendant 20 à 30 minutes.
On en trouve sur la chaîne tv CCTV9.

Au bout d'un mois on peut constater des progrès intéressants.

C'est astreignant mais aussi distrayant et on découvre plus vite une civilisation, une culture, une représentation du monde. C'est enrichissant dans de nombreux domaines.

Bon courage.

Bonjour Thierry, Albert,

j'enchaine sur vos réponses. il en ressort que les motivations sont bien diverses et tant mieux car cela donne beaucoup d'ouverture. Albert, tu saurais le dire mieux que moi.

Thierry je comprends très bien que tu aies eu besoin d'aller vite. Ton entourage t'a permis de progresser rapidement en langue parlée. Pour ce qui est de la vitesse de la parole, moi je l'ai vécu différemment. Dans les campagnes quand un payasan ou une paysanne s'aperçoivent que vous parlez chinois, ils se mettent à parler à toute vitesse et à vous raconter des histoires que je ne comprends absolument plus; ils sont si heureux de parler à un Da bi zi..un long nez .. Il faut leur dire man man shuo et alors cela va.

Sinon, les caractères m'ont été indsipensables pour lire les atlas-cartes chinois de chaque province qui sont très bien faits, éditions en 150 pages ou plus., mais uniquement en hanzi.

Albert, je viens de relire Pivoine de Pearl Buck par hasard. J'aime cette littérature qui nous emmène dans un autre monde, structuré si différemment du nôtre. Celui de Pearl Buck a en partie disparu. Par contre on retrouve bien la Chine actuelle dans la littérature que tu évoques dans la rubrique Arts et Lettres. Je t'y répondrai prochainement.

Pour ma part quand je suis à Paris, je me plonge dans des BD chinoises pour enfants que j'ai ramenées et qui sont écrites en caractères + pinyin.

Zaijian

Domi

Bonjour,

La prononciation est un calvaire, il est difficile de prononcer les zh ou encore les zheng sheng zhang... mais une fois que l'on a le déclic, il est vrai que ça roule tout seul, mais - perso - j'ai mis un certain temps avant d'avoir pu trouver la position parfaite de la langue dans la bouche pour pouvoir prononcer les zh !!

L'unique solution, selon moi, reste la pratique, l'écoute de la musique et des films, après on calque sur certains !!

Oui c'est vrai que moi aussi j'ai toujours du mal avec certaines prononciations, comme :
un, sheng vs shang

Avez le même problème pour ces sons ?
Thierry